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"La Route du Père Norbert Mwishabongo"
12 août 2012

3 ans de sacerdoce...

8 août 2009 – 8 août 2012

Trois ans depuis mon ordination sacerdotale...

"Ne désespérons pas malgré la sorte d'orage que nous traversons dans la vie. Continuons avec le Seigneur, à maintenir le volant et conduire la voiture malgré que nous ne voyons plus clair où nous allons (peut-être), ou notre route glisse (peut-être), ou encore que les autres arrêtent, etc. Le soleil brillera encore un jour".  Merci pour vos prières, vos soutiens. De grâce, aidez-moi à faire que les résolutions pour mon ministère sacerdotal deviennent des réalités ! Je compte sur vous, moralement, spirituellement, concrètement, matériellement, etc."

 

{Une fille conduisait avec son père. Comme ils conduisaient, un terrible orage commença. La fille demanda son père: "Que dois-je faire?" Son père lui répond: "Continue à conduire". La voiture commençait de glisser et l'orage devenait de plus en plus terrible. "Que dois-je faire?" demanda la fille à son père! "Continue à conduire" répondit le papa.

Quelques mètres après, la fille constata que 18 voitures se mettaient de côté pour arrêter. Elle dit son père: "Je dois me mettre de côté, arrêter. Je vois très difficilement devant. C'est terrible et d'ailleurs tout le monde arrête !" Son père lui dit: "Ne te décourage pas, continue à conduire seulement". L'orage devenait de plus en plus terrible et avec beaucoup de tonnerres..., la fille n'avait jamais arrêté de conduire ni stoppé la voiture. Un petit moment après, elle pouvait voir un peu clair. Après quelques kms, elle était enfin arrivée sur une route bien sèche, l'orage était fini et le soleil brillait. Son père lui dit: "Maintenant tu peux arrêter et sortir de la voiture". Elle répondit: "Mais pourquoi maintenant ?" Son père lui dit: "Quand tu sors de la voiture, regarde derrière tout ce peuple, toutes les personnes qui ont arrêté et se sont découragées, ils sont encore en plein orage. Parce que tu n'étais jamais découragée, ton orage est maintenant fini."

Voilà un témoignage pour celui qui traverse un temps difficile. Ce n'est pas parce que tout le monde, même les plus forts se sont découragés qu'on doit faire la même chose. Si on continue à maintenir son espérance, son courage, sa confiance, sa détermination, etc., son orage sera terminé, fini ... et le soleil brillera encore sur son visage. Ne jamais se décourager, ne jamais stopper, arrêter à conduire sa voiture même dans les temps les plus durs, sombres, désastreux ... de la vie. Ne te décourage jamais car Dieu ne se découragera jamais ni de toi ni pour toi.}

ouverture

 

Bien chers frères et sœurs, bien chers amis et amies paix et espérance !

Il y a jour pour jour sept ans et presque deux mois depuis que mon frère aîné Emmanuel MWANA MASOMA est mort (le 25 juin 2005) à Sola alors que j'étais déjà en route vers Nairobi/Kenya pour mes études théologiques. Ne l'ayant pas enterré, je suis arrivé à Goma à 9h du matin le 25 juin 2005. A 10h, une Messe avait été célébrée dans notre chapelle de la maison Lavigerie à Goma. L'évangile du jour était exactement cet évangile que j'ai encore lu et prêché ce matin: "En cours de route, un homme dit à Jésus: 'je te suivrai partout où tu iras.' Jésus lui déclara: 'Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer sa tête." Il dit à un autre: 'Suis-moi.' L'homme répondit: 'Permets-moi d'aller d'abord enterrer mon père.' Mais Jésus répliqua: 'Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le Règne de Dieu.'. Un autre encore lui dit: 'Je te suivrai, Seigneur; mais laisse-moi d'abord faire mes adieux aux gens de ma maison." Jésus lui répondit: 'Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière, n'est pas fait pour le Royaume de Dieu." (Luc 9, 57-62) {Évangile de la mémoire de Saint Dominique}

Avec la communauté et l'assemblée des fidèles qui sont venus célébrer avec nous, j'ai encore senti le choc que j'avais senti à Goma lors de la messe et là encore je dis qu'il nous arrive parfois de prêcher une Parole dont nous n'avons absolument pas l'expérience. Il est plus facile de prêcher une Parole dont nous n'avons pas l'expérience comme il est facile de fois, de dire une parole de consolation, de sympathie, etc., pour quelqu'un en situation de souffrance ou éprouvé, ou encore ...

C'est seulement le 25 juin 2005 que j'ai fait l'expérience de combien suivre le Christ exige de 035_6rnous une option radicale. Alors qu'il est encore aujourd'hui, des gens qui me demandent toujours comment es-tu parti sans enterrer ton frère? etc.,  me voici aujourd'hui célébrant trois (3) ans d'ordination sacerdotale en écoutant en méditant encore au fond de moi l'évangile qui m'avait secoué, bouleversé jusqu'aux entrailles en entendant "laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le Règne de Dieu". "Qui met la main à la charrue et regarde en arrière, n'est pas fait pour le Royaume de Dieu." Oui, Seigneur, te suivre exige de moi une option fondamentale et radicale jour après jour.

Mais comment te suivre dans la situation dans laquelle je suis aujourd'hui ? Comment annoncer le Règne de Dieu quand l'orage des douleurs physiques m'accable tellement au point que me voici très limité en mouvement, contact, etc. ? Comment continuer à conduire ma voiture alors que l'orage que je vis depuis deux ans maintenant ne semble pas finir et que le soleil ne brille toujours pas ?

Frères et sœurs, Jésus nous appelle qu'importe la nature de notre vocation. Il demande de nous non un "OUI avec des conditions" mais un "OUI sans aucune condition"

Célébrant aujourd'hui 3 ans depuis mon ordination sacerdotale et demain 3 ans depuis ma première messe d'action de grâce, je demande au Seigneur la grâce de la disponibilité pour le suivre en ne posant aucune condition et cela dans n'importe quelle condition physique. Que le Seigneur me donne la grâce de rester fidèle à lui et de réaliser jour après jour, les résolutions prises pour mon ministère sacerdotal comme me l'a rappelé le père Baudouin WATERKEYN dans son homélie à l'occasion de la Messe d'action de grâce à Sola le 09 /08/ 2009 :

"... On dit que l’Église marchait avec les pieds des prêtres. Les prêtres, rappelle-toi, sont en première ligne, s'ils trébuchent, l’Église ralentit, s'ils s'affaiblissent spirituellement, l’Église s'affaiblit. Mon cher Norbert, c'est ta chance que l'année 2009, de ton ordination est celle choisie par l’Église pour être l'année du sacerdoce, et qui invite les catholiques du monde entier à prier pour leurs prêtres, dont tu fais partie depuis hier, jour de ton ordination. Que toutes ces prières à ton intention t'aident à réaliser tes résolutions de retraite que tu m'as confiées, celles d'être un artisan de paix, apôtre de réconciliation, comme l'était le curé d'Ars, sensible aux cris de tous tes frères et sœurs, et d'être un prêtre humain, compatissant spécialement envers tous ceux et celles qui souffrent dans le monde.

DSCN1696rComme toi, mon cher Norbert, j'ai voulu pour la circonstance de ton ordination et première messe de vêtir mon habit "père blanc", je l'ai fait pour témoigner ma reconnaissance de tout ce que j'ai reçu de cette grande famille, et en mémoire de tous les pères blancs qui ont travaillé ici à Sola, dont on fêtera l'année prochaine le centième anniversaire.

En Europe, nous n'avons pratiquement plus de séminaristes ni de candidats "Pères Blancs". En Afrique il y en a près de 350 jeunes comme toi Norbert, qui se préparent à le devenir. (...). L'Église restera toujours "missionnaire", cette fête d'hier et celle d'aujourd'hui sont une invitation pour tous les jeunes de Sola, à prier pour qu'il y ait encore d'autres jeunes, dans cette paroisse et diocèse de Kongolo, de bonne volonté pour construire un monde d'amour, de partage et de paix. Aime et fais ce que tu veux, disait St. Augustin, à condition que ce ne soit pas un amour érotique mais qui vienne de Dieu. Soyez des vivants, n'ayez pas peur, vivez l’Évangile à plein tube, disait Jean Paul II, le grand ami des jeunes du monde entier.

En ce beau jour de l'aboutissement d'une vocation missionnaire, je voudrais citer quelques paroles de notre Fondateur, le Cardinal Lavigerie. ' Être missionnaire c'est quoi ?' ''Être apôtre, être envoyé par le Père comme mon père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. Oui être missionnaire c'est être envoyé, par qui ??? par Jésus, par Dieu, pour faire quoi ??? l’œuvre qu'il m'a demandée et qu'il te demande d'accomplir que ce soit dans un hôpital de Lubumbashi ou dans un poste au Maghreb à Ghardaïa ... toutes ces nominations, et tu en auras d'autres sont secondaires, ce qui compte c'est d'être AMOUREUX DE JÉSUS ET DE LE RAYONNER ;  jadis on disait :

Être missionnaire ? pour sauver les âmes.

Puis on a dit : pour fonder l’Église.

Puis on a dit : pour la première évangélisation.

Puis : pour les tâches initiales.

Puis : pour Justice et Paix ...

Mon cher Norbert, tout cela est bon; ce qui compte c'est : RAYONNER L'AMOUR DE JÉSUS LA OU TU SERAS. (...).

Mon cher Norbert, que Marie ait une grande place dans ta vie de prêtre et de missionnaire, c'est le plus beau souhait que je puisse faire en cette occasion de ta première messe le jour de cette belle fête de l'Assomption. Que ta vie soit un Magnificat comme Marie l'a chanté lors de la première rencontre de Jésus et de Jean Baptiste comme nous venons de l'entendre dans l’Évangile d'aujourd'hui.


Magnificat

Tu commences depuis hier ta première journée de prêtre, j'en ai 18,800 !!! depuis mon ordination, je me permets de te donner un dernier conseil sous la forme d'une "hadisi" (histoire). Comme Jésus n'a jamais caché à ses apôtres, qu'il auront dur, que le sacerdoce et la vie missionnaire ce n'est pas de la confiture, le disciple n'est pas au-dessus du Maître... Tu as choisi l'Algérie, pays musulman. Là ou Lavigerie à choisi ses premiers missionnaires, tu n'auras pas beaucoup de consolations: conversions massives, baptêmes en abondance, Eucharistie par centaines, ... non. C'est Jésus qui a modelé le pot que tu es. Jésus te dit: "Norbert tu es mon vase d'argile, tu n'es pas encore achevé, tu es en train de prendre la forme de mon fils dit Dieu. Voici peut-être que tu vas bientôt te désoler parce que tu as pris quelques fêlures, cassures, brisures. N'oublie pas c'est la condition de tout vase. (L'histoire est celle d'une dame chinoise qui possédait deux grands pots chacun suspendu au bout d'une perche: un fêlé [que le père Baudouin disait que c'était moi] et l'autre parfait pas le moindre trou)."

La conclusion de l'histoire et de l'homélie du père Baudouin était: "Bonne chance, cher Norbert, et bon apostolat, à nous revoir à ton premier jubilé de 10 ans, ce sera pour moi : sûrement en voiturette de handicapé..." Baudouin. 

Bien cher Baudouin, merci pour cette homélie qui, dès le deuxième jour de ma vie comme prêtre me préparait déjà à vivre toute circonstance de la vie en pleine confiance, avec courage, endurance, foi, espérance ... tout en m’abonnant entre les mains du Seigneur et en implorant le secours Marial.

Merci et qu'il en soit ainsi aujourd'hui alors que je célèbre 3 ans de vie sacerdotale. Encore 7 ans pour notre rendez-vous. Toi en bonne forme et moi en voiturette de handicapé. 

A vous tous et toutes, ne jamais désespérer de la vie. Courage et confiance. Le Christ a vaincu le monde. Qu'il nous aide à tenir malgré la sorte d'orage que chacun, chacune traverse où traversera dans la vie.

Merci aussi pour votre aide afin que mes résolutions pour mon ministère sacerdotal deviennent des réalités.

P. MWISHABONGO MUKWANGA Norbert

Missionnaire d'Afrique.

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